Mali le 15 novembre : Journée de manifestation populaire des femmes de l’Union (UACDDDD)
lundi 19 novembre 2012
Les femmes de l’Union (UACDDDD) ont organisé leur meeting ce 15 novembre 2012. Cette date n’a pas été choisie au hasard, le 15 novembre 2009, Issa Diarra militant de l’Union était assassiné par un spéculateur foncier de la Mairie de la Commune I de Bamako, qui avait contribué à l’accaparement des 84 hectares de Kougnoumani et qui en avait chassé les habitants.
Trois ans plus tard, alors que le meurtrier d’Issa est bien connu, il n’est toujours pas inquiété, et les proches d’Issa Diarra attendent toujours que justice soit rendue. Devant environ 600 représentantes de certaines des 127 associations que compte l’Union, 17 femmes se sont succédées à la tribune pour prendre la parole. Elles en ont profité pour rendre hommage à Issa Diarra mais aussi pour rappeller que le combat d’Issa contre les déguerpissments et les accaparements est loin d’être fini. Ainsi les problèmes rencontrés sur le terrain par les différentes associations ont été évoqué.
Dans les micros des six journalistes de radio et de presse écrite présents, ce sont d’abord les femmes des marchés de Bomboly, Niaré, Djicoroni-Para, Banankabougou, Kalabancoro qui ont pointé du doigt les maires des communes II, IV et VI de Bamako et du Cercle de Kati. Ces derniers, sous prétexte d’embellir les quartiers chassent les marchandes et les petites détaillantes des marchés dont elles sont les fondatrices. Lésées de leurs droits par les spéculateurs fonciers, elles rappellent que ces marchés participent pleinement du patrimoine du Mali.
Puis c’est au tour des maraîchères de dénoncer la rareté de l’espace pour le maraîchage. Les spéculateurs fonciers ont chassé de nombreuses d’entre elles des lits des marigots, essentiels leur activité. Dans le même sens, les femmes paysannes fustigent l’accaparement des terres dans le péri-urbain et dans les zones inondées. Les femmes victimes des déguerpissements quant à elle ont beaucoup insisté sur le respect de la dignité humaine et ont fait valoir leur implication à toutes les opérations de recasement, d’urbanisation et de viabilisation dans leur quartier.
Enfin, les barakadens de l’ADDAD (Association pour la Défense des droits des Aides Domestiques ) ont insisté sur le respect de leurs dignités et de leurs droits. Elles ont rappelé qu’elles font le plus gros des travaux domestiques pour des bas salaires, et des conditions de travail très dures. Pour clore ce meeting elles ont lancé un appel à toutes les femmes employeuses de bonnes, pour leur dire qu’elles ont aussi des droits en tant que femmes, et que la défense des droits humains commence par sa propre famille et les gens dont est reponsable.